Les dieux mâles sont arrivés dans les bagages des envahisseurs Indo-européens. L’Inde, 1 000 ans avant l’Europe, a bénéficié du réchauffement climatique post-Wurm (- 10 000) qui a favorisé le développement de steppes et de troupeaux de grands herbivores. Ce réservoir de nourriture a permis à l’homme du Néolithique de connaître une croissance exponentielle et de développer des techniques lithiques plus sophistiquées que celle des Néandertaliens prisonniers des glaces. L’ explosion démographique de ce nouvel homme du Néolithique a entraîné des migrations pour la conquête de nouveaux territoires. Plus tard, les Aryas déferlèrent vers l’Europe en trois vagues successives : au IVème millénaire puis au VIIIème et au Vème siècles avant Jésus Christ.
Il est possible de se faire une idée du fonctionnement de ces Indo-européens en lisant l’épopée du Mahâbhârata qui consigne des coutumes qui étaient en cours il y a 2 200 ans. Ils pratiquaient les sacrifices humains et les décapitations, la hiérarchie de castes existait déjà, ils possédaient des chevaux, des armes en fer et étaient des adeptes de la métempsychose. Cette croyance, adoptée par de nombreuses civilisations, veut que, après la mort, les âmes migrent dans une autre corps. Cette croyance démontre que l’homme, très tôt, eut l’intuition qu’un monde virtuel et parallèle devait exister, qu’il est impossible que, doué d’intelligence et de conscience, il puisse venir de nulle part pour disparaître définitivement. D’où, la nécessité d’un cycle de réincarnations.
Ces Aryas se déplacèrent bien évidemment avec leurs dieux. La domination de l’un d’entre eux se fera en Perse en 551 avant Jésus Christ par l’intermédiaire de Zarathoustra (nommé Zoroastre par les Grecs). Cet enfant d’une famille d’éleveurs de chevaux se fera prêtre et, dans un premier temps, pratiquera oblations et sacrifices sanglants. Manifestement horrifié par ces rituels barbares, il fit retraite dans le désert en compagnie de l’un de ses cousins. Là, il eut la révélation qu’il devenait urgent de réformer de telles coutumes en instituant une morale qui puisse canaliser les pulsions animales de ses contemporains. La dualité entre le Bien et le Mal était née, Ahura Mazda serait le dieu du Bien et Ahriman, le dieu du Mal. Grâce à l’appui du roi Vîstâçpa, sa doctrine se répandit rapidement en Perse orientale. Auteur des Gâthâs (17) , il rédigea l’Avesta, qui devint la bible de la Perse. Dès lors, le culte des déesses-mères qui avait prévalu pendant des milliers d’années, disparaîtra progressivement. Cependant, les divinités féminines conserveront toujours une place de choix dans les différents panthéons sumériens, grecs, égyptiens, romains… avec Héra, Déméter, Perséphone, Vénus, Aphrodite, Ishtar, Ashtarté, Isis, Athéna…