HOMMES, DIEUX et SCIENCE, 4, La femme dans les religions antiques.

 

ÈVE

L’homme seul s’endormit d’un sommeil très profond

Dieu lui prit une côte et d’un souffle profond

La transforma bientôt en un homme-femelle

Adam la découvrant eut comme un frisson d’elle

Toute nue devant lui il la trouva très belle

Il la prit par la main et lui fit visiter

Les sources de l’Eden les bêtes et les forêts

Il fut émerveillé de sa curiosité

Partout elle cueillait une fleur embaumée

Une feuille odorante un lichen tacheté

Elle baignait son corps dans l’onde chaude et pure

Se roulait dans les prés se couvrait de verdure

Imitait les oiseaux d’une voix qui murmure

Et il la regardait

Toujours émerveillé

Caresser en riant les animaux sauvages

Ou l’embrasser soudain lui sa vivante image

Tellement ressemblante

Pourtant si différente

Yahvé est bon pour moi je suis au paradis

S’écria-t-il joyeux la serrant contre lui

Ici tout est permis

Cependant souviens-toi

Ne t’éloigne de moi

Au milieu du jardin se trouve un arbre immense

Il nous est interdit

D’en découvrir l’essence

Il ne faut le toucher

Ni même le goûter

Sous peine de pécher

 

Confiant il lui permit

Et puis il s’endormit

Elle s’en fut alors toujours aussi ravie

Explorer le jardin que Dieu avait construit

Elle tomba bientôt face à l’arbre de Vie

Et devant lui s’assit

Soudain elle observa un animal curieux

Redressé sur sa queue et regardant les cieux

S’appuyant sur le tronc avec un geste hideux

 

Qui es-tu lança-t-elle cet arbre est interdit

Nul ne peut l’approcher tu risques d’être pris

 

Regarde bien mes yeux

Je n’ai pas peur du Dieu

Ainsi dressé je suis un peu son missionnaire

Une sorte de pont entre lui et la Terre

Tu n’es pour le moment qu’un infâme animal

Tu ne peux distinguer ni le bien ni le mal

 

Je ne peux accepter ce que tu me dis là

Au sein du paradis cela n’existe pas

 

Cela n’existe pas car tu ne le sais pas

Gagne ta liberté comprends ce que tu vois

L’arbre de ce jardin est le centre du Tout

Dans son fruit la science a un suc délicieux

Fais-en don à ton homme et vous serez des Dieux

Sois sûre siffla-t-il c’est le fruit le plus doux

 

Elle cueillit le fruit le porta à ses lèvres

Et son jus liquoreux la terrassa de fièvre

Son corps était en feu et toucha sans complexe

La fente entre ses cuisses qui lui servait de sexe

Elle se rapprocha de son homme endormi

En caressant son membre celui-ci se raidit

Alors il se dressa embrasé de passion

Il mordit dans le fruit qu’elle lui présentait

Aussitôt la chaleur le mit en érection

Il s’élança sur elle et tombèrent enlacés

Quand ils eurent vidé leurs corps de leur plaisir

Quand ils se séparèrent s’arrêtant de gémir

Bouleversés par leurs cris et leurs désirs ardents

Ils eurent soudain peur d’être pris en défaut

Ils étaient des humains devenus animaux

Alors ils frissonnèrent

Et puis ils se cachèrent

Ils n’avaient qu’un présent

Maintenant ils avaient

Un inquiétant passé

Qui les emprisonnait

Avant ils étaient purs

Et sans l’imaginer

Ils trouvaient un futur

Soudain la voix de Dieu se mit à résonner

Et d’écho en écho finit par les trouver

 

Montrez-vous tous les deux

Que je vous voie un peu

 

Non car nous sommes nus

Et la honte est sur nous

 

Comment le savez-vous

Vous étiez sans conscience

Dépourvus de science

Comment avez-vous pu

 

C’est le fruit défendu

Dit Adam très inquiet

La femme l’a voulu

Et me l’a fait croquer

 

Le serpent m’a trompée

Fit Ève effarouchée

Il s’est dit messager

De la divinité

Je n’ai pas cru pécher

Il peut en témoigner

 

Alors Yahvé gronda en proie à la colère

Il n’avait plus confiance en sa douleur amère

Il condamna l’Eden à n’être qu’une Terre

De souffrance et de haine et de proies prédateurs

D’énergies à dompter au prix de la douleur

 

Puisque l’homme a voulu à tout prix s’accoupler

Il devra donc mourir pour se renouveler

Puisque l’homme a voulu être l’égal de Dieu

En volant le savoir

Il devient dangereux

Car il a le vouloir

Car il veut le pouvoir

Quant au serpent perfide

A la langue bifide……

 

JE ou la quête du moi, Philippe Jean Coulomb, Edit. Le Manuscrit 2004

 

Le récit biblique de la Genèse a fortement contribué à rendre Ève responsable de tous les malheurs de l’humanité et à ce titre sa position dans les sociétés des religions monothéistes révélées, judaïsme, christianisme et Islam, est indigne et humiliante. En fait, si Dieu a créé l’homme à son image, il a créé un androgyne mâle-femelle et Adam et Ève sont parfaitement égaux dès l’origine.

Ève qui a commis le péché et séduit Adam, a contraint Dieu à envoyer son fils sur Terre et à le sacrifier sur la croix. Elle est donc responsable du péché originel et de la mort de Jésus!

Selon Paul, la femme est une acéphale,

Selon Saint Augustin elle est un vase d’impureté et « quelle différence que ce soit une mère ou une épouse? Nous devons toujours prendre garde d’Ève tentatrice qui subsiste dans chaque femme, je ne vois pas quelle utilisation peut faire l’homme de la femme, si on exclut la fonction d’élever les enfants« .

Dans l’Ecclésiaste « Plus amère que la mort est la femme« ;

Dans le Coran « Éloignez vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures » (sourate 2, verset 222) et « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci… » (sourate 4, verset 34)…