Myriam de Magdala

 

Résumé d’une conférence donnée le jeudi 26 novembre 2015 à l’Université du Temps libre d’Avignon

 

L’Évangile de Myriam de Magdala, seul évangile attribué à une femme, ne fut mis à disposition du public qu’au XIXème siècle. Il aurait été écrit, vers 150, en copte sahidique, probablement à partir d’un original rédigé en grec, il appartient à la bibliothèque de Berlin.

L’un des textes fondateurs du christianisme et pourtant déclaré apocryphe, il méritait d’être éclairé, près de vingt siècles après, par les récentes découvertes de la Mécanique Quantique, en particulier les interprétations de David Bohm qui sont particulièrement troublantes.

La réponse au premier questionnement apporte une information essentielle sur le cycle de l’Univers.

« …Qu’est-ce que la matière ? Durera-t-elle toujours ? L’Enseigneur répondit : Tout ce qui est né, tout ce qui est créé, Tous les éléments de la nature sont imbriqués entre eux. Tout ce qui est composé sera décomposé Tout reviendra à ses racines La matière retournera aux origines de la matière. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

Dans ce deuxième extrait, Marie donne une explication lucide de la résurrection.

« Marie leur dit : Ce qui ne vous a pas été donné d’entendre,  je vais vous l’annoncer : J’ai eu une vision de l’Enseigneur, et je Lui ai dit : Seigneur, je te vois aujourd’hui dans cette apparitionIl répondit : Bienheureuse, toi qui ne te troubles pas à ma vue. Là où est le Noûs, là est le trésor. Alors, je lui dis : Seigneur, dans l’Instant, celui qui contemple  Ton apparition est-ce par la psyché qu’il voit ? ou par le Pneuma ? Ni par la psyché, ni par le Pneuma ; mais le Noûs étant entre les deux, c’est lui qui voit… »

Puis, dans un état de lucidité extraordinaire, Marie s’écrie :

« Je suis sortie du monde grâce à un autre monde ; une représentation s’est effacée grâce à une représentation plus haute. Désormais, je vais vers le Repos où le temps se repose dans l’éternité du tempsJe vais vers le silence. »

Et là elle fournit la seule explication du pourquoi de l’existence de créatures conscientes dans l’Univers holistique.

La puissance métaphysique de l’Évangile de Marie écrit il y a 2 000 ans est stupéfiante.

Myriam fut sans aucun doute la seule à comprendre les révélations de Jésus sur la Raison d’Etre de l’humanité et L‘Etat d’Etre de chacun d’entre nous.

Elle est la seule à avoir compris que la vraie résurrection est spirituelle et non charnelle.

Pour Paul  » s’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. » (1 Co 15, 13-14).

Depuis, aucune vraie tentative d’explication de l’Eglise en ce qui concerne la résurrection : est-elle charnelle ou spirituelle ? lorsqu’on questionne la plupart des croyants, la surprise est de taille : elle est charnelle !

Sans doute consterné par l’affirmation de certains apôtres qui affirment avoir vu Jésus en chair et en os trois jours après la crucifixion, Philippe donne une explication métaphysique plus décente de la résurrection  :

« Ceux qui disent qu’on va d’abord mourir puis ressusciter ensuite se trompent. Celui qui n’est pas ressuscité avant de mourir ne connaît rien, il mourra… »

Et on ne peut que constater l’extrême lucidité de Myriam lorsqu’elle dit :  « Je suis sortie du monde grâce à un autre monde; une représentation s’est effacée grâce à une représentation plus haute. Désormais,  je vais vers le Repos où le Temps se repose dans l’Éternité du Temps. Je vais vers le Silence. »

La résurrection est donc une justification et un passeport. Une justification rassurante pour l’animal intelligent qu’est l’homme qui lui permet de prendre conscience que sa venue dans le monde matériel explicite, séjour de peurs, de souffrances et d’angoisses n’est qu’un passage d’une brièveté inouïe qui ne peut aboutir que si le JE social parvient à pénétrer le MOI profond où réside l’âme de l’Univers holistique. Un passeport, car la seule vraie résurrection est celle qui s’opère de son vivant, un retour vers le monde implicite des ondes où règnent le Repos et le Silence et où le Temps se repose dans l’Éternité du Temps…redevenir Lumière. On n’enterre pas la Lumière, nous sommes Lumière.

Myriam fut sa compagne et l’a accompagné avec courage jusqu’au bout de son chemin de vie.

On ne peut que s’étonner de l’acharnement de l’Eglise, empêtrée dans ses dogmes, qui, grâce à des scribes copistes iconoclastes, forts de l’édit de Théodose, s’est acharnée rabaisser cette femme au rang de prostituée. Fils de Dieu, Jésus incarné ne pouvait prendre femme ! quel dogme aurait-elle dû fabriquer pour expliquer la nature d’un fils de Jésus ?

Il revient à Myriam d’avoir fondé le vrai Christianisme.

Il revient à Paul de Tarse, qui considérait la femme comme un être acéphale, d’avoir créé l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine !