JÉSUS

Conférence Université du Temps Libre (décembre 2015)

Le flou des origines

Les chercheurs paraissent d’accord pour fixer la naissance de Jésus le 7 av.JC (quand la Judée devint officiellement une province de Rome), probablement au printemps et non dans la nuit 24-25 décembre qui est une vieille fête païenne (solstice d’hiver), celle de la victoire de Mithra sur les ténèbres. Et celle du dieu romain bicéphale Janus dont une tête regardait mourir l’année écoulée et l’autre regardait naître la nouvelle année.

Issu d’une famille pauvre, croyante et peut-être analphabète (?) qui parlait l’araméen. A cette époque l’hébreu n’était plus parlé que par les prêtre. Il n’y avait pas d’école à Nazareth.

Né de Joseph, père putatif  et de Marie, mère vierge.  Il y a une grande incertitude en ce qui concerne l’identité de son père : Joseph  ? Rappelons que la mère de Marie et Marie elle-même étaient des filles-mères probablement engrossées par des soldats romains. En ce qui concerne Marie un texte rabbinique semblerait désigner un soldat nommé Pandéra.

Marie, appartenait à une famille de prêtres et ne pouvait épouser qu’un prêtre ?

Les Évangiles donnent de Joseph une image volontairement floue et insignifiante. Joseph permettait de justifier une improbable ascendance royale davidique (Paul), impossible à prouver. Quoiqu’il en soit, père putatif il n’aurait rien pu transmettre. Le bruit courut sur la naissance d’un héritier du roi David, (pour ce motif Hérode aurait fait tuer les nouveaux-nés âgés de 2 ans et moins) or, il est établi qu’ il avait eu la prudence de faire disparaître toutes les généalogies des Juifs : donc, il ne pouvait craindre la venue d’un éventuel nouveau-né héritier de David ! d’ailleurs on ne trouve  aucune trace écrite de cette tuerie, ni de la fuite en Egypte !

L’étoile des mages ?

Trois manifestations célestes eurent bien lieu. Les astronomes ont pu préciser qu’une supernova explosa l’an 4 dans la constellation de l’Aigle, une comète brilla l’an 5 pendant 70 jours dans la constellation du Capricorne et Jupiter et Saturne furent en conjonction en l’an 7,  trois fois de suite en mai, septembre et décembre dans la constellation du poisson, présentant à cette occasion une luminosité spectaculaire qui ne pouvait pas être ignorée par les mages babyloniens.

Le Jésus historique n’est pas le Jésus réel, le Jésus réel n’est pas le Jésus historique.

Il aurait vécu environ 35 ans au Ier siècle.  On ne connaît de lui que les 4 dernières années de sa vie. Il n’a jamais écrit.

Selon Gérald Messadié : « Il était un juif marginal, à la tête d’un mouvement marginal, dans une province marginale du vaste empire romain. »

Situation Politico-Religieuse

En ce début de premier siècle, la situation politico-religieuse est dramatique. La Palestine, occupée par les Romains, est humiliée et oppressée, des centaines de crucifiés rappellent au peuple la vanité d’une insurrection. Pourtant, Sicaires et Zélotes multiplient les attentats contre le pouvoir étranger, mais aussi contre les prêtres du Sanhédrin considérés comme traîtres et collaborateurs. En Galilée, Judas le Galiléen mène avec courage une guérilla acharnée qu’il conclut victorieusement par la  prise de l’arsenal de Sépphoris. Il tombe dans un piège et est exécuté avec tous ses complices, Jésus a alors dix ans. Les Romains se souviendront qu’il était lui aussi un Galiléen !

Hérode Antipas reconstruit Sepphoris luxueusement. Certains pensent que Jésus et ses frères travaillèrent probablement comme ouvriers pour construire les nouveaux palais.

 

JESUS de 14 à 30 ans ?

Retraite dans le désert ou voyage en Inde ?

Beaucoup d’incertitudes et de supputations pour cette période de sa vie.

Cependant, il est possible d’envisager deux possibilités :

la première est celle d’une retraite dans le désert. En effet, lorsque l’on retrouve sa trace c’est lors de sa rencontre avec Jean le Baptiste qui le baptise et fait de lui un Essénien ! Ou bien Jésus s’était retiré seul, tel un anachorète, dans le désert, mais ce comportement ne correspondait pas à son tempérament. Ou bien, il avait rejoint la communauté essénienne de Qumran, dans un monastère près de la Mer Morte. Mais, aurait-il pu se soumettre à la règle de vie très astreignante de ces cénobites ? cela est peu probable car loin d’être un contemplatif, il était un homme nouveau, un homme toujours en train de créer un événement, et donc incapable d’attendre et de subir. Cependant, les textes des Manuscrits de la Mer Morte montrent qu’il a vraisemblablement reçu l’enseignement des Esséniens. Quoiqu’il en soit, dans les deux cas, il est impensable qu’il ait pu rester 15 à 16 ans dans le désert !

La seconde, très séduisante, est celle d’un voyage en Inde. Les chemins de caravane permettaient à des marchands de relier par exemple Palmyre à Taxila ou Srinagar. Des jeunes pouvaient se louer comme valets et profitaient ainsi de la sécurité d’une troupe nombreuse pour découvrir et visiter des contrées éloignées. Ces voyages permettaient également de prendre connaissance, des mœurs, us et coutumes, religions et philosophies des civilisations asiatiques. Il est ainsi possible que Jésus ait appris en Inde l’art de soigner les gens, le langage par paraboles, mais de surcroît ait eu connaissance des enseignements de Zarathoustra, du Bouddha, de Confucius, de l’Hindouisme ….que l’on retrouve dans son enseignement !

Or, nous verrons, dans une conférence consacrée au destin de Jésus, dans l’hypothèse qu’il ne soit pas mort sur la croix, que des textes  écrits en Sanskrit, connus sous le nom de Bhavishya Mahapurana témoignent de sa présence et de son tombeau, le Rauzabal, à Srinagar.

Relations avec sa famille

Les paroles de Jésus à l’égard de sa famille, rapportées par les Évangiles, témoignent de relations particulièrement tendues. Il ne fait jamais allusion à son père Joseph. Quant à sa mère, il dit  » femme  » en s’adressant à elle. Il semble rejeter sa propre famille.

Marc : « La famille se mit en route pour le prendre en charge, car les gens disaient qu’il avait perdu la raison »

Luc « Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple »

Luc : « Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t’a porté ! heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »

Jean « Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. »

 

 

JÉSUS à 30 ans

A l’âge de 30 ans Jésus se rend sur les rives du Jourdain où il se fait baptiser. Le baptême étant une invention essénienne, on peut supposer que Jésus adopta la pensée essénienne.  Mais il ne fut pas un Essénien retranché à Qumran, car contrairement à ces cénobites, qui demeuraient retranchés dans leur monastère, il est un homme d’action qui séduit le foules et les pousse à se rebeller contre le Sanhédrin et contre Rome. De retour en Galilée, il recrute douze disciples et des femmes de condition aisée comme Jeanne, la femme de l’intendant d’Hérode, qui dut être un précieux auxiliaire politique et financier du groupe itinérant.

Il se révèle tout de suite anticlérical et opposant aux sadducéens et pharisiens du Sanhédrin, mais aussi opposant à l’occupation romaine.

 « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la Terre, je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive »

Remarquable orateur, il séduit par son discours qui utilise volontiers les paraboles, mode d’expression nouveau en ce temps là qui offre à ses auditeurs plusieurs niveaux de compréhension, mode peut-être importé de l’Inde. Il ne cherche pas à expliquer à tout prix « Comprenne qui pourra ! » ou « Que celui qui a des oreilles entende ! »

Son enseignement est celui d’un zélote révolutionnaire. Son message n’est pas un message qui a une valeur universelle, Juif, il s’adresse aux Juifs et uniquement aux Juifs.

Exclusivement Juif, il est pour le Dieu qui « ordonne à ses guerriers de baigner leurs pieds dans le sang de ses ennemis et de laisser leurs cadavres aux chiens » (Psaumes 68)

Thérapeute, il soigne gratuitement les malades. Peut-être est-ce aussi de l’Inde qu’il a importé ce savoir !

 

JÉSUS le zélote : l’insurrection

Jésus est un zélote révolutionnaire qui veut délivrer son pays de l’occupation romaine et du pouvoir des prêtres du Sanhédrin qu’il considère comme des collaborateurs qu’il faut éliminer. Le jour de Pâques est soigneusement préparé. 72 Esséniens viennent grossir le nombre de ses disciples. Ils sont donc une centaine environ à zoner deux par deux dans Jérusalem pour repérer les patrouilles des soldats romains. L’entrée dans la ville est le signal de l’insurrection. La foule l’accueille comme messie-libérateur. Avec les siens, il saccage les étals du temple. L’échauffourée se solde par des blessés et trois morts, dont un prêtre. Mais, contre toute attente, Jérusalem ne se soulève pas car l’émeute fut rapidement maîtrisée par les soldats. Cependant, Jésus parvient à se réfugier, selon l’archéologue Gerhard Konzelmann à Jérusalem non loin du palais du Grand prêtre !

Dénoncé par Judas Iscariote il est arrêté dans le jardin de Gethsémani.

 

JÉSUS la crucifixion 

Jésus est crucifié à 3 h de l’après-midi, la veille du sabbat. Il règne une grande obscurité. 3 h après il meurt en s’écriant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? ». Il est peu probable que des proches et les femmes aient entendu ce cri de désespoir. Pour éviter les incidents, la foule devait respecter un périmètre de sécurité important, sans doute au niveau des remparts de Jérusalem. Le soldat ne lui rompit pas les tibias, car il a cru qu’il était mort. En effet, pour voir s’il réagit, il lui donne un coup de lance qui traverse la plèvre, il en sort du sang et de l’eau. S’il sort du sang, c’est que le cœur bat encore, Jésus n’est pas mort, il est simplement sans réaction. La présence d’eau signifie qu’il avait probablement, lors de son incarcération, contracté une pleurésie. La loi juive interdisait qu’il y eût un corps en croix sur le Golgotha la veille de Pâques, après le coucher du soleil. Il est étonnant que Joseph d’Arimathie et Nicodème se soient rendus chez Pilate pour récupérer le corps qui aurait dû être livré aux charognards du mont Golgotha au lieu de bénéficier d’un tombeau neuf !  Y-a-t-il eu une intervention politique ? La condamnation de Jésus fut-elle décidée pour éviter un bain de sang ?

 

 

JÉSUS est-il mort en Inde ?

Jésus est-il mort sur la croix ?  Arguments contre:

1- Crucifié, il meurt 3 heures après, or un crucifié peut survivre 1 semaine !

2- Plaies infligées ? Le cloutage n’est pas mentionné dans les Évangiles canoniques. Jean dit que Jésus était attaché,

3- La fiction du cloutage apparaît pour la première fois dans l’Evangile apocryphe de Pierre Justin,

4- Les tibias n’ont pas été brisés, le coup de lance n’est pas mortel. La présence de sang indique que le cœur battait toujours,

5- Arimathie et Nicodème vont en ville acheter des aromates et un linceul et retournent au Golgotha,

6- Au Golgotha descente de la croix, Jésus lavé ? Posé sur le linceul, couvert d’aromates, le corps est déposé dans le sépulcre qui est fermé, Arimatie et Nicodème rentrent à Jérusalem, puis retournent de nuit mettre Jésus à l’abri pour le soigner.

7- On découvre le sépulcre vide et le linceul plié,

8- Marie  de Magdala ne le reconnait pas, pourquoi? L’apparence du Christ après l’épreuve de la crucifixion,

9- L’Évangile de Myriam : vision de Jésus, la résurrection charnelle est un contresens,

Crucifié pendant seulement 3 heures, ses tibias n’ayant pas été cassés, n’ayant pas été clouté, absent du tombeau, Jésus n’est vraisemblablement pas mort sur la croix !

Jésus (Yuz Asaf) est mort à Srinagar en Inde. Son tombeau Le Rauzabal est à Srinagar, capitale du Cachemire. Le texte sanskrit le Bhavishya Mahapurana mentionne la présence en Inde de Jésus.

Un précieux témoignage de la présence de Thomas en Inde : les Actes de Thomas.

 

MASSADA

Après la destruction de Jérusalem par Titus en 70, la forteresse de Massada, située près de la Mer Morte, fut le dernier bastion de la résistance juive à Rome. En 72, le général Lucius Flavius Silva, avec la dixième légion Fretensis, construit un mur d’encerclement, puis une rampe de 100 m de haut. 8 000 romains encerclent un millier de rebelles dirigés par Elazar ben Ya’Ir. En 73, les assiégeants pénètrent dans la citadelle et découvrent que les rebelles, pour ne pas être pris, se sont immolés.

 

LA RECUPERATION PAULIENNE

SAUL – PAUL de TARSE (10 – 67)

Originaire de Tarse en Cilicie. Juif, circoncis de la tribu de Benjamin. Maigre, chauve, barbu, malade. Il n’est pas un apôtre mais revendique de l’être. Il parlait l’araméen, l’hébreu et le grec. Il fut le persécuteur des premiers disciples de Jésus.

C’est le seul saint du calendrier à avoir assassiné un autre saint (par lapidation) : Etienne.

Sur le chemin de Damas, rencontre avec Jésus (ressuscité ?) en 40. Pour Paul,  » s’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. » (1 Co 15, 13-14).

 » Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. » (1 Co 1, 22-24).

Pour Paul, seule la foi compte. Il ouvre l’Eglise naissante aux Gentils (païens). Imprudemment, il introduit un païen dans le sanctuaire du temple de Jérusalem. Cela lui vaut la haine des Juifs. Il échappe à la lapidation en arguant de la double nationalité : Romaine (par son père ?) et Juive.

Il échappe au Sanhédrin en demandant à être conduit à Rome.

Après l’incendie de Rome par Néron, en 64 il est arrêté, gardé par 470 soldats romains et décapité en 67.

ÉNIGMES  !

-Avait-il réellement la double nationalité ? Véritable origine ?

-Pourquoi, pendant ses missions a-t-il bénéficié de la protection des préfets ?

-Pierre, Jacques et Jean ne s’entendaient pas avec lui, d’ailleurs ils n’intervinrent pas lorsqu’il fut arrêté par le Sanhédrin.