Il semblerait que la Nature ait mis au point, depuis les origines des êtres vivants, un mécanisme permettant de réguler leurs populations en faisant appel aux germes pathogènes infectieux microscopiques.
L’Homme a tendance à oublier qu’il est un animal, certes intelligent, mais particulièrement agressif pour la planète, qui, après avoir éliminé toute concurrence, commence à pulluler comme de vulgaires rongeurs !
Inévitablement, ce comportement déclenche une réaction de régulation dont nous sommes les victimes actuellement.
Chez les Végétaux, cela s’appelle une épiphytie.
Les plus connues en agriculture sont provoquées par des champignons (oïdium, mildiou, rouille…) ou des virus (potyvirus, potexvirus, carlavirus, closterovirus, bromovirus, luteovirus, tobamovirus, tobravirus…).
Des espèces comme le fameux Gingko biloba faillit être victime d’une épiphytie !
Chez l’Homme, une pandémie (du grec pan qui signifie « tout » et demos qui signifie « peuple ») est une épidémie (maladies infectieuse touchant les humains) qui s’étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier.
Les épidémies apparaissent dès le néolithique (vers 6000 av. J.-C. en Europe) lorsque les groupes humains atteignent une taille suffisante avec la sédentarisation et l’urbanisation liées aux développements de l’agriculture et du commerce.
Plus les populations sont denses et se déplacent et plus la pandémie se développe de façon foudroyante.
Bien avant la COVID 19 : quelques exemples !
La fameuse XVIIIème dynastie égyptienne connut un tel désastre à l’époque d’Akhenaton et de Nefertiti. Une peste décima une bonne partie du Moyen-Orient (Hittites, Syriens, Mésopotamiens, Cananéens, Egyptiens…).
En 428 av. JC, une pandémie de typhus, venue d’Éthiopie, frappa l’Égypte, la Perse, et la Grèce.
En 65 après J.-C., Tacite rapporte qu’une peste ( ?) fit, en trois mois seulement, plus de 30 000 morts dans la ville de Rome, puis ravagea la Gaule et la Germanie.
A partir du Vème siècle, les Grandes Invasions véhiculèrent de nombreuses pestes.
Au XIIIème siècle, l’Europe connut une pandémie de lèpre avec environ 600 000 lépreux et 19 000 léproseries pour une population totale de 75 millions d’habitants.
Lors de la découverte de l’Amérique les conquistadors importèrent (involontairement et volontairement) la variole et la rougeole entrainant l’anéantissement des civilisations amérindiennes : Aztèques, Mayas et Incas.
Plus près de nous, sept pandémies de choléra asiatique, venant de l’Inde, se sont succédées au XIXe siècle. Les plus violentes, frappant l’Europe et l’Amérique du nord, furent les deuxième (1829-1837) et troisième (1840-1860) pandémies.
Le choléra de 1832 tua plus de 500 000 personnes en Angleterre et 100 000 en France.
Enfin, la grippe espagnole, de 1918 à 1920, fut l’une des pandémies les plus mortelles de l’histoire de l’Humanité, avec de 20 à 40 millions de morts (80 à 100 millions d’après des réévaluations récentes !).
Comment soignait-on les pandémies dans l’antiquité et au Moyen-âge ?
Dans l’antiquité une pandémie s’épuisait d’elle-même avec la mort de milliers d’individus !
A partir du Moyen-âge, les connaissances scientifiques en médecine étant nulles, fleurissent un certain nombre de « thérapies » empiriques particulièrement surprenantes.
En voici quelques exemples destinées à soigner les pestiférés :
« Les ingrédients utilisés sont un mélange détonant de poudre à canon, poix, résine et soufre ou soufre, poix, arsenic et camphre ou encore antimoine et orpiment. Mais la thérapie en vogue est « la recette des quatre voleurs » ainsi appelée car, lors de la peste de Toulouse, vers 1628, furent arrêtés quatre voleurs qui se frictionnaient de cette préparation avant de détrousser les cadavres des pestiférés. Le traitement les ayant protégés fut aussitôt adopté.
Il existe deux autres remèdes : l’herbe de la peste qui se vend à prix d’or, il s’agit de l’Adénostyle. Mais le plus demandé, concocté par les apothicaires, est un contrepoison appelé la thériaque.
Le peuple se bat pour obtenir ces drogues et, bien entendu, les apothicaires s’enrichissent. Les monnaies sont purifiées dans du vinaigre bouillant. »
La religion joue un rôle non négligeable.
Voici un extrait des archives de Marseille concernant la peste de 1630 :
« …Pénitences, processions et rogations se succèdent en vain, la fin du monde est proche, des clercs invoquent l’Apocalypse selon Jean. Les religieux rappellent que la pratique du culte catholique ne doit pas faiblir. Que le fléau est une punition céleste. Le prêche accable les pauvres gens crédules qui s’infligent eux-mêmes des pénitences. L’eau bénite est distribuée à profusion. Les curés parcourent les rues en rappelant que toute violation de la quarantaine est punie d’excommunication. Les hosties sont distribuées au bout d’un bâton fendu. L’extrême-onction est donnée à l’aide d’une baguette à l’extrémité de laquelle se trouve un coton imbibé d’huile.
On ne sait plus à quel saint se vouer, mais rapidement les statues de St Roch, ont connu un franc succès.
Pour le clergé, si une ville a la peste, c’est parce qu’elle est pécheresse, donc Dieu envoie ce fléau pour punir les pêcheurs et les débauchés. Il y a débauche du fait de la peur de la mort pendant le paroxysme puis une recrudescence des mariages lorsque l’épidémie se calme.
Il y a dans la ville un grand nombre de femmes et de filles qui exercent une prostitution publique dans leurs maisons, elles vont aussi par les rues pour accrocher les soldats, matelots et autres, perpétuant ainsi le mal contagieux.
Ordre a été donné que toutes les femmes et filles de débauche qui, après la nuit close, seront trouvées par la ville, sur le quai du port ou tout autre endroit que ce soit, parlant avec des soldats, matelots ou autres gens de cette espèce ou allant avec eux de compagnie, soient punies du fouet. Ordre a été donné aux Capitaines et autres officiers de la ville, Sergents de Guet et Gardes de police de les arrêter et les conduire en prison, et aux corps de Garde et aux habitants de leur donner toute l’aide et main forte si nécessaire.
Médecins et prêtres ont acquis la conviction que la peste provient des miasmes et, pour l’éradiquer, ils pensent qu’il faut se purifier en supprimant les pollueurs. Les juifs sont soupçonnés de s’allier aux lépreux, aux mahométans et au Diable, pour empoisonner les puits et répandre la maladie. D’ailleurs, tous les marginaux et les étrangers sont considérés comme dangereux et pourchassés. »
Comment se protégeaient-ils ?
Charles de Lorme, le premier médecin de Louis XIII, arrêta les dispositions qu’il serait souhaitable de prendre pour enrayer le développement de l’épidémie :
« – Sire, voyez, ci-devant vous, un prototype de médecin combattant de la peste ! Et d’un air triomphant il désigna du doigt les différentes parties de l’équipement. Pour protéger la tête, un nez en cuir, long de seize centimètres, en forme de bec et rempli d’éponges en carton imprégnées de parfums à base de camphre, clous de girofle, laudanum et myrrhe pour détruire les miasmes. Sous le manteau des bottines, faites de cuir de bouc et de chèvre, des culottes, dont on referme le bas, qui s’attachent aux dites bottines ; le chapeau et les gants sont faits de la même peau et, pour protéger les yeux, des bésicles. Une longue tunique en cuir ou en toile cirée est complétée par des jambières, des gants et un chapeau en cuir ciré. L’ensemble du costume est imprégné avec les mêmes herbes aromatiques que le masque de bec.
Sire, s’écria-t-il avec emphase, voilà qui permettra à nos médecins d’approcher les pestiférés sans craindre pour leur santé ! »
Manifestement, l’idée du masque et de la distanciation ne date pas du XXIème siècle !!!
Au XXIème siècle, la science vient au secours de l’humanité en faisant à son tour appel aux masques et à la distanciation, mais pas que !
« O tempora, o mores » ! Disaient les Romains « Autres temps, autres mœurs ! »
Jamais pandémie n’a été autant commentée, analysée, critiquée que celle que nous subissons actuellement : presse, réseaux sociaux et surtout les émissions TV ne cessent de créer en permanence, et d’entretenir, un climat particulièrement anxiogène qui risque d’induire, à moyen terme, plus de dégâts psychologiques que le virus lui-même !
En une centaine d’années, grâce au développement des technologies, nos connaissances ont fait un bond spectaculaire dans tous les domaines, mais les propos contradictoires de certains scientifiques occupant de hauts postes, et donc régulièrement invités à donner des avis sur cette pandémie, nuisent cruellement à la crédibilité de la science auprès du grand public.
En fait, les seuls vrais scientifiques dignes d’être reconnus et respectés sont ceux qui travaillent sans relâche dans les espaces clos de leurs laboratoires, publics et privés, pour analyser, comprendre, puis dresser un protocole expérimental qui conduise le plus rapidement possible à un remède ou à un vaccin qui sauvera des millions de personnes, voire le genre humain !
La science, contrairement à l’opinion générale, obéit à un principe d’incertitude : il est urgent d’attendre et de comprendre avant de crier eurêka : c’est l’indispensable Principe de Précaution !
Rien n’est plus compliqué que la Biologie, car elle nécessite des connaissances pointues dans tous les domaines : la biologie elle-même, la physique, la chimie, les mathématiques…et la mise en commun de tous les résultats publiés dans le monde entier depuis des dizaines d’années !
A cet égard, les vaccins qui viennent d’être mis sur le marché, sont le résultat d’une vingtaine d’années d’efforts et constituent une performance extraordinaire. L’ensemble des chercheurs qui ont contribué à ces découvertes méritent le respect de tous les peuples de la planète !
Même si le comportement humain est prévisible, on ne peut être que stupéfait et indigné, au pays de Pasteur, face à l’avalanche de critiques qui s’abat sur les scientifiques et les gouvernants.
Que celui qui aurait été capable de prévoir une telle pandémie et de décider de la bonne marche à suivre en matière de prévention (remèdes, masques, tests, vaccins, confinement ou pas, risques d’effondrement économique, social et psychologique…) lève le doigt !
Personne assurément…
Que l’on cesse donc de tirer sur les pianistes, faisons front commun, car un proche avenir nécessitera l’énergie de tous pour la survie du genre humain !
Dans le cas contraire, l’humanité donnerait raison au grand philosophe Nietzsche, lorsque, dans une menace prémonitoire désespérée, il s’écria :
« Alors sautillera sur la Terre le dernier homme dégénéré qui amenuise tout !!!! »